Bon, c'était couru d'avance, mais il faut prendre le temps de savourer cette perle : " Le Directeur du Système Informatique Numérique".
C'est dans http://www.zdnet.fr/actualites/dsi-priorite-a-la-bi-au-mobile-et-au-cloud-39786535.htm#xtor=EPR-100Je cite :
"Ce qui change en revanche, estime Gartner, c’estl’évolution du métier de DSI vers celui CDO, « chief digital officer », c’est-à-dire de directeur du numérique.Du DSI au directeur du numériqueEt l’évolution ne serait pas que sémantique, traduisant ainsi le fait que le DSI n’a plus seulement en charge la supervision des systèmes et applications, mais également la mutation vers l’entreprise dite numérique (au travers par exemple de la création de nouveaux marchés et canaux de distribution).Une transformation qu’illustrait notamment le DSI de Monoprix, François Messager, à l’occasion de la présentation du baromètre CIO 2012 de CSC. Selon lui, la baisse des coûts de fonctionnement n'est pas une fin en soi, mais doit permettre d' « investir sur des éléments qui sont à grande valeur ajoutée comme le commercial, le client, le cross-canal… ».« On peut avoir des investissements de long terme de façon à construire l’entreprise pour l’avenir. Et l’informatique est aussi là pour cela. La DSI doit offrir de l’innovation process, métier, parler en très grande proximité avec les métiers et ne pas hésiter à offrir de nouvelles solutions » ajoutait-il."
Réaction
Je suis très premier degré et je ne le vois pas comme une perle. Cela rejoint le positionnement actuel du Cigref et son investissement dans un "institut de la transformation "forcément numérique". Les entreprises doivent s'engager dans une transition numérique qui pour moi est un des moyens, et des plus importants d'aller vers l'iconomie. En toute logique les DSI modernes doivent être les moteurs ou au minimum accompagner cette transition numérique.
Après bien sur la communication génère son cortège de raccourcis et d'inélégance: on doit trouver mieux que SI Numerique je te l'accorde; Je suis trsè demandeur d'une bonne translation de "chief digital officer"
Pour un Directeur des ressources Numériques
Mon objectif était d'attirer l'attention sur le propos de cet article de ZDnet qui me semble pertinent : l'évolution nécessaire des missions et de la position du DSI. Et au passage, je pointais - sur le mode ironique - la nécessité d'une plus grande rigueur. On ne peut pas juxtaposer simplement "système d'information" et "numérique".
Ma formation est l'électronique et ma spécialité était la régulation de système. C'est vrai que cela me demande un effort pour "sortir du paradigme du système". Voici l'état actuel de ma réflexion.
Ce que j'entends personnellement dans le terme "numérique" est une qualité attribuée aux personnes physiques ou morales, aux documents, aux images, aux machines, aux objets, aux matières, etc.., - des substances - permettant de leur attribuer des codes et des informations, codes et informations qui peuvent être transmis dans des réseaux télécoms, stockés dans des bases, affichés sur des écrans, manipulés dans des opérations de tri ou de calcul. Ensuite, c'est considérer que les opérations faites sur ces codes et informations sont légitimes et décident des caractéristiques de ces substances. Par exemple, un client habitant Angoulême souhaite dans un document "Commande" une couleur de carrosserie "bleu prune CO35" pour une voiture ZD3, qui sera livré le 28 février 2013. Précédant le processus, sera produit un schéma de synchronisation des opérations tenant compte de quantité nécessaire de la couleur CO35 et de sa fourniture à la seconde pile à l'automate de peinture.
Dans cet exemple, on voit que l'expérience client "une voiture ZD3 de couleur bleu prune livrée au plus tard le 28 février à Angoulême" possède un équivalent symbolique synthétique construit avec une série de formalismes : le schéma de synchronisation des opérations. Ce schéma de synchronisation - dans un contexte de réseau de partenaires - est une ressource coûteuse. L'atteinte de l'inter-opérabilité sous-jacente des différents systèmes à combiner nécessitait et nécessite encore de plusieurs mois à plusieurs années. Cette inter-opérabilité suppose 1/ que la qualité "numérique" existe pour toutes les substances impliquées 2/ que toutes les qualités numérique s'articulent les uns aux autres à 100% de cohérence.
Par exemple, EADS a perdu un an de retour sur le programme Airbus 380 parce que les codes des logiciels de câblage allemand et français n'étaient pas cohérents entre eux. Il manquait 50 cm de cable entre les connecteurs des parties de carlingue allemande et française ! Autre exemple, depuis 2 ans, l'URSSAF et le RSI n'arrivent pas à se coordonner sur la distinction entre l'adresse personnelle et l'adresse professionnelle d'un affilié !
Ce qui me semble être le coeur de la révolution technique actuelle est, une fois l'interopérabilité acquise, le faible coût de production et d'application des schémas de synchronisation correspondant aux expériences client. De plus, une fois qu'un schéma de synchronisation est implanté dans des machines, dans des chaînes de machines, dans des portes "chaîne/ réseau télécom", les coopérations humaines sont moins coûteuses à entretenir, car les implantations ont un caractère d'évidence difficile à contester ou à défaire.
Quelles conséquences pour la DSI, la "Direction du Système d'Information" ? Cette formule suggère que dans les différents systèmes de l'entreprise, un des systèmes porte sur l'information. Donc, la compétence du DSI serait d'apporter de la "systématicité" dans l'information, ou sous un autre angle, transformer des données éparses en information significative, grâce à leur traitement dans un système.
En fait, ce sont les métiers qui sont capables de transformer les données en information. C'est pourquoi, le plus souvent, les DSI ont été réduits à l'achat, la maintenance et gestion des systèmes informatiques et télécoms. Comme souvent en France, la réalité est dissimulée par le fantasme, ici le "Système apportée à l'information". Concrètement, l'articulation entre les métiers et la DSI s'est faite par le biais de la distinction Maîtrise d'ouvrage / Maîtrise d'oeuvre dans le cadre de projets.
La "qualité numérique" (la qualité de la "donnée"* ) pose effectivement la question d'un nouveau rôle : qui est capable de produire le schéma de synchronisation des opérations ? Qui peut conduire le dialogue entre deux ou plusieurs métiers afin de mettre en cohérence leurs données numériques respectives par rapport à ce schéma ?
Les compétences et les légitimités sont triples :
- une reconnaissance par les différents métiers de l'entreprise
- une maîtrise des inter-opérabilités entre techniques différentes
- une capacité à articuler les qualités numériques des différentes substances en cohérence avec le schéma de synchronisation
Et tout ceci, non pas pour un projet, mais dans le long terme de l'entreprise ou de l'organisation. Quelles personnes ont un tel profil ?
A titre de suggestion je propose de traduire "chief digital officer" par "directeur des ressources numériques"
*Les "données" sont des observations toujours sélectives rappelle Michel Volle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire