Avis d'expert : Dans une étude, l'Idate estime que le monde compte déjà 15 milliards de "choses" connectées à l'Internet contre 4 milliards en 2010.
Est-ce le nouveau gisement de croissance du monde numérique des prochaines années ? Tout le monde veut y croire : l'Internet des objets va connaître une croissance considérable et apporter richesse et emplois aux économies occidentales déclinantes.
L'Internet des objets ou IoT (pour Internet of Things) définissent ces objets du quotidien comme une montre, un vêtement ("wearable computing"), un pèse-personne, une lampe... connectés en permanence au Web afin d'échanger des informations avec l'utilisateur, brisant la distinction entre un mode « réel » et « virtuel ».
En y ajoutant les terminaux et les machines, on compterait déjà 15 milliards de "choses" (le mot est horrible, c'est pourtant celui qui résume le mieux ce domaine) connectées sur la planète, croît savoir l'Idate dans une étude.
Et selon ses projections, ce chiffre devrait passer à 80 millions en 2020. 85% de ce total sera représenté par des objets, connectés directement à Internet ou via un terminal intermédiaire (où les données sont stockées dans le cloud), 11% seront issus des terminaux communicants comme les smartphones et 4% viendront du M2M (machine to machine).
En termes de croissance, l’Internet des objets connaitra un taux annuel moyen de 41% entre 2010 et 2020, suivi par les terminaux communicants avec 22% et le M2M avec 16%.
Textile et industrie pharmaceutique en tête
"Alors que la technologie cellulaire est le plus souvent retenue pour les déploiements M2M, les nouvelles technologies de communication (plus adaptées pour les applications classique de télémétrie M2M) ont fait leur apparition sur le marché ces dernières années et pourraient provoquer un changement radical dans un futur proche (SigFox, Neul, etc). Néanmoins, implémenter l’Internet of Things (IoT) de manière ouverte, requiert une nouvelle architecture avec des technologies évolutives de nommage et d’adressage (ONS) ainsi que des nouveaux outils afin d’accéder aux données, puisque l’objectif de l’Internet of Things est à terme d’utiliser/croiser de vastes bases de données (issues du M2M et de l’IoO)", prévient l'Idate.
Par ailleurs, l'adoption de l'internet des objets dépendra des secteurs et des retours sur investissement. "Tandis que les déploiements dans l’industrie textile sont réalisés au niveau du produit lui-même pour des besoins d’optimisation d’inventaire de produits, les industries manufacturières comme l’automobile ou l’aéronautique utilisent la technologie RFID pour améliorer la qualité des process le long de la chaîne de production et ne taguent que les palettes/containers et non la pièce elle-même. Les marchés verticaux les plus avancés en termes d’utilisation d’objets connectés seront, en 2020, l’industrie pharmaceutique et l’industrie textile", poursuit l'institut d'études.
Par ailleurs, l'adoption de l'internet des objets dépendra des secteurs et des retours sur investissement. "Tandis que les déploiements dans l’industrie textile sont réalisés au niveau du produit lui-même pour des besoins d’optimisation d’inventaire de produits, les industries manufacturières comme l’automobile ou l’aéronautique utilisent la technologie RFID pour améliorer la qualité des process le long de la chaîne de production et ne taguent que les palettes/containers et non la pièce elle-même. Les marchés verticaux les plus avancés en termes d’utilisation d’objets connectés seront, en 2020, l’industrie pharmaceutique et l’industrie textile", poursuit l'institut d'études.
Une chose est sûre, l'Europe en général et la France en particulier estiment avoir une carte à jouerdans ce domaine, après avoir rater le virage d'à peu près tous les secteurs numérique en croissance. « Le grand enjeu sera de créer des applications et plateformes transversales qui organiseront les communications entre ces objets hétérogènes. », expliquait il y a peu Daniel Kofman, professeur à Télécom ParisTech.
Reste à savoir si l'impact économique de cet eldorado ne relève pas du fantasme. Laurent Gille, autre professeur à Télécom Paris Tech estime que l’impact économique d’internet reste peu évident à déterminer car ce qui est gagné d'un côté (croissance du secteur) est compensé par ce qui est perdu de l'autre (baisses des prix).
Dans son étude, « La dynamique d’Internet : prospective 2030 », le Commissariat général à la stratégie et à la prospective identifie l'Internet of Things » comme un secteur prioritaire. Les champions sont encore peu nombreux mais ils sont chouchoutés.
Withings qui développe des objets connectés a ainsi reçu de la Banque publique d'investissements pas moins de 11 millions d'euros.
"Pas de demi-mesure"
La société bénéficiera également de l'apport de trois fonds privés Idinvest Partners, 360 Capital Partners et Ventech à hauteur de 12,5 millions d'euros, soit un total de 23,5 millions qui lui permettra d'assurer son développement.
« Dans ce contexte, il n'y a pas de demi-mesures. Il faut mettre beaucoup d'argent pour financer un développement ambitieux ou rien du tout. », commente aux Echos Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique qui inaugure ici un nouveau fonds baptisé « Large Ventures », doté de 300 à 500 millions d'euros.
« Dans ce contexte, il n'y a pas de demi-mesures. Il faut mettre beaucoup d'argent pour financer un développement ambitieux ou rien du tout. », commente aux Echos Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique qui inaugure ici un nouveau fonds baptisé « Large Ventures », doté de 300 à 500 millions d'euros.
Withings, créée, en 2008, emploie actuellement 80 salariés, et est notamment connue pour des produits grand public comme son Smart Body Analyzer, un pèse-personne connecté ou encore le traqueur d’activité Pulse. Mais l'idée est désormais d'adresser le marché pro.
A lire : 10 choses à savoir sur l'internet des objets
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