Le concept d'une nouvelle économie - l'iconomie- serait difficile à mettre en avant.
L'iconomie serait la mise en évidence des potentialités réelles (en terme de "mieux économique") de l'alliance de l'information et des nano technologies. De mon point de vue de praticien de l'informatique, il fait ajouter à l'analyse les "défauts spécifiques de l'alliance de l'informatique et des nano technologies".
La
puissance de l'informatique et des réseaux maintient en vie des
ressources vieillissantes
et des simulacres, voire les multiplie à l'infini. Michel Volle le répète depuis longtemps (sans être
compris..) : copier une ressource (ici la ressource est un raisonnement)
ne coûte quasiment rien. En terme économique, le coût marginal est nul.
Si
les pays émergents ont pris en charge avec succès les technologies
fonctionnant avec une main d'oeuvre peu qualifiée, c'est grâce à
l'encadrement serré apporté par l'informatisation de la lean production,
ajustement en temps réel de la production. Si les
banques spéculent à tout va, passent un millier d'ordres de vente ou
d'achat dans une seule minute, c'est grâce à la puissance et à la
rapidité de calcul fournie par l’électronique du silicium. Si l'argent
de la drogue peut être blanchi, c'est grâce au coût dérisoire du montage
administratif de centaines de sociétés écrans.
Conséquences
issues de ce cumul : les emplois industriels détruits en Europe ne
peuvent pas être compensés par des investissements, faute de ressources
financières réelles.
Mon
opinion est que l'utilisation de l'informatique est directement
responsable de beaucoup de phénomènes entrainant une faible valorisation
ou une destruction de nos ressources, mais nous ne savons pas
interpréter ces phénomènes.
"L'iconomie",
selon moi, est donc un concept nécessaire pour signaler que les
raisonnements économiques classiques sont devenus inopérants, et que de
nouvelles notions, de nouveaux modèles sont à élaborer.
Au
plan micro économique, dans les entreprises, j'ai constaté la survie de
raisonnements administratifs vieux de 10 ans, car "codé en dur". Et ils
coexistaient avec de nouveaux raisonnements de gestion, eux aussi
"codés en dur". Ariane 5 a explosé car de vieux raisonnements avaient
été laissé en l'état. Ajoutons y les erreurs..
La réaction est la défiance globale : la maintenance
des équipements et des logiciels coûte trop chère. Cf. le début de
notre réunion ce matin. Comment dépasser cette défiance globale ? Il ne s'agit pas seulement d'une
défiance des dirigeants envers "le code", mais d'une incapacité à penser
en terme de finalité de l'usage. Il faut s'imaginer l'usage final avec
les usagers, pour remonter vers les "briques" à assembler. Hélas, cette
imagination fait défaut.
L'actualité
montre le pire et le meilleur : d'un coté le désastre de du Dossier
médical personnalisé, de l'autre le succès du Dossier Pharmaceutique. La
différence réside dans l'appui apporté au projet par une communauté,
par le respect des droits des personnes, par une évolution douce de
l'usage, etc..
http://www.ordre.pharmacien.fr/Le-Dossier-Pharmaceutique/Interview-d-Isabelle-Adenot
La problématique du gratuit et des nouvelles valeurs
Voici un exemple de nouveau modèle économique qui exige une modelisation iconomique : "la fourniture gratuite d'un bien" Le gratuit devient possible du moment que le coût marginal d'une copie est nul.
En 2008, Kevin Kelly, ex-rédacteur en chef de Wired, explique que l’internet est une machine à copier. “Même un chien sait qu’on ne peut plus rien effacer une fois qu’un os a été lancé sur l’internet”. Ce super système de distribution est en train de devenir la fondation de notre économie et de notre puissance, alors que jusqu’à présent, elles étaient fondées par la vente précieuse de chacune de ces copies. Si la reproduction de nos meilleurs efforts devient gratuite, comment allons-nous continuer ? Comment peut-on faire de l’argent en vendant des copies gratuites ?
“Quand la copie se généralise, vous avez besoin de vendre des choses qui ne peuvent pas être copiées”, remarque Kevin Kelly. Il y a plein de qualités qui ne peuvent pas être copiées, : la confiance par exemple. La confiance ne peut pas être téléchargée ou contrefaite (enfin, pas pour longtemps). Toutes choses égales par ailleurs, vous préférerez toujours faire affaire avec quelqu’un de confiance. La confiance est donc un élément intangible qui a une valeur croissante dans un monde saturé. Il a plein d’autres qualités similaires à la confiance qui sont difficiles à copier et qui prennent de la valeur dans cette économie en réseau.
Pour mieux repérer ces qualités, Kevin Kelly se place dans la peau d’un utilisateur se demandant pourquoi il payerait pour quelque chose qu’il peut avoir gratuitement. Et de distinguer 8 valeurs “génératives” qui sont préférées au gratuit. Des valeurs qui ne peuvent pas être copiées, clonées, répliquées, contrefaites ou reproduites… mais qui sont relatives et qui s’adaptent au produit et au public.
PS : Le travail réalisé par la Fing sur la musique, présenté en avril 2007, aboutit à des conclusions très proches de celles de Kevin Kelly. La description de plusieurs dizaines de modèles d’affaires expérimentés montre de nouvelles formes de génération et de circulation de la valeur. Le pouvoir des producteurs est déplace vers les portails et les “sites sociaux”.
La problématique du gratuit et des nouvelles valeurs
Voici un exemple de nouveau modèle économique qui exige une modelisation iconomique : "la fourniture gratuite d'un bien" Le gratuit devient possible du moment que le coût marginal d'une copie est nul.
En 2008, Kevin Kelly, ex-rédacteur en chef de Wired, explique que l’internet est une machine à copier. “Même un chien sait qu’on ne peut plus rien effacer une fois qu’un os a été lancé sur l’internet”. Ce super système de distribution est en train de devenir la fondation de notre économie et de notre puissance, alors que jusqu’à présent, elles étaient fondées par la vente précieuse de chacune de ces copies. Si la reproduction de nos meilleurs efforts devient gratuite, comment allons-nous continuer ? Comment peut-on faire de l’argent en vendant des copies gratuites ?
“Quand la copie se généralise, vous avez besoin de vendre des choses qui ne peuvent pas être copiées”, remarque Kevin Kelly. Il y a plein de qualités qui ne peuvent pas être copiées, : la confiance par exemple. La confiance ne peut pas être téléchargée ou contrefaite (enfin, pas pour longtemps). Toutes choses égales par ailleurs, vous préférerez toujours faire affaire avec quelqu’un de confiance. La confiance est donc un élément intangible qui a une valeur croissante dans un monde saturé. Il a plein d’autres qualités similaires à la confiance qui sont difficiles à copier et qui prennent de la valeur dans cette économie en réseau.
Pour mieux repérer ces qualités, Kevin Kelly se place dans la peau d’un utilisateur se demandant pourquoi il payerait pour quelque chose qu’il peut avoir gratuitement. Et de distinguer 8 valeurs “génératives” qui sont préférées au gratuit. Des valeurs qui ne peuvent pas être copiées, clonées, répliquées, contrefaites ou reproduites… mais qui sont relatives et qui s’adaptent au produit et au public.
- L’immédiateté. Avoir une copie au moment où elle est mise en vente ou produite, immédiatement, sans avoir à l’attendre. Beaucoup de gens paient pour aller au cinéma voir un film alors qu’il leur suffit d’attendre pour en avoir, quelques mois plus tard, une copie à prix réduit, voire un accès gratuit ou quasi gratuit en le téléchargeant. La perception du temps étant relative, cette immédiateté peut s’adapter au produit et au public.
- La personnalisation. L’aspirine est presque gratuite, mais l’aspirine adaptée à votre ADN est très coûteuse. Bien sûr, la personnalisation requiert une communication constante entre le créateur et le consommateur, l’artiste et ses fans, le producteur et l’utilisateur. C’est très génératif car c’est itératif et ça prend du temps. Vous ne pouvez pas copier la personnalisation issue d’une relation.
- L’interprétation. Comme aujourd’hui le manuel d’un logiciel libre est payant, demain la copie de votre séquence génétique sera gratuite, mais l’interprétation de ce qu’elle signifie, ce que vous pouvez faire avec, et comment l’utiliser - le manuel de vos gènes finalement - sera coûteux.
- L’authenticité. Pour avoir une version fiable, certifiée, authentique et qui fonctionne.
- L’accessibilité. Garder ses copies par-devers soi n’est pas facile. Demain nous paierons des entrepôts pour nous donner accès à des morceaux de musiques quand et où nous le souhaitons.
- L’incarnation. Pour profiter d’une copie en haute résolution, pour avoir accès à un support, à une performance… L’incarnation de ce que nos copies dématérialisent n’est pas gratuite.
- Le mécénat. “Je suis convaincu que l’audience souhaite payer les créateurs. Les fans veulent récompenser les artistes, musiciens, auteurs et autres à la hauteur de leur appréciation car ça leur permet de maintenir un lien. Mais ils ne vont payer que si c’est très facile à faire, d’un montant raisonnable et en étant sûr que l’argent ira directement aux créateurs. L’expérience récente très médiatisée de Radiohead laissant les fans payer ce qu’ils souhaitent pour une copie gratuite est une excellente illustration de la puissance du mécénat. Le lien immatériel et insaisissable entre ce que les fans apprécient et l’artiste vaut quelque chose.”
- La trouvabilité. C’est-à-dire la capacité à rendre visible une copie, une oeuvre… Dans un océan de données, nous paierons pour les outils où les personnes qui vont rendre visible ou trouvable ce que l’on cherche. Les éditeurs, critiques, labels ont encore un rôle à jouer.
PS : Le travail réalisé par la Fing sur la musique, présenté en avril 2007, aboutit à des conclusions très proches de celles de Kevin Kelly. La description de plusieurs dizaines de modèles d’affaires expérimentés montre de nouvelles formes de génération et de circulation de la valeur. Le pouvoir des producteurs est déplace vers les portails et les “sites sociaux”.
Source : Internet Actu - 10 mars 2008
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