Le plan de Google pour hacker l'iPhone
Apple, dans la dernière mouture de son iOS, dégage Google de deux manières : plus d'application vidéo YouTube, plus de Maps. Objectif : redevenir maitre chez soi, ne plus laisser cet inopportun développeur d'Android trainer parmi les deux applications les plus utilisées de l'iPhone et lui apporter de l'audience.
Sur le papier, ça se tient : Apple reprend la main comme à son habitude et développe une solution maison dont il va pouvoir maitrise l'expérience utilisateur. Si Apple développe son "Plans" c'est qu'il veut pouvoir y intégrer Siri, avoir une vue 3D, un guidage GPS, et surtout une application qui soit au même niveau qu'Android.
Et c'est en fait exactement ce que voulais Google.
En se faisant sortir des applications officielles de l'iPhone, Apple reprend la main mais redonne sa liberté à un concurrent notable, qui développe une stratégie implacable pour "hacker" iOS :
Acte 1 : développement tout azimut d'applications pour iOS. Google, qui ne jurait que par le HTML5, se met à l'Objective C et sort Drive, Google+...
Acte 2 : arrivée de Chrome sur iOS, concurrent direct de Safari. Pour la première fois, il va être possible de contourner Apple et ses limitations : en effet, c'est désormais Chrome (si vous l'avez installé) qui sera ouvert par défaut par les autres applications Google iOS.
Acte 3 : Google structure un app-store digne de ce nom regroupant jeux, livres, applications. Google Play est né.
Acte 4 : Google fait exprès de ne plus mettre à niveau son application Maps pour iOS, les nouveautés étant réservées à Android, et traine les pieds pour répondre aux besoins d'Apple. Alors que le contrat n'est pas arrivé à son terme, Apple rompt avec Google.
Acte 5 : YouTube viré de la plateforme iOS par défaut, Google sort immédiatement une application YouTube beaucoup plus riche que celle d'Apple. Celle-ci devrait s'ouvrir si elle est appelée depuis un produit Google (même cas que Chrome).
Acte 6 : Maps. Google est devant un dilemne : sortir, tout comme YouTube, une application concurrente, ou justement ne rien faire, laisser Apple s'embourber et réserver ses cartes uniquement pour Android. Je pense que la deuxième voie a de fortes chances de voir le jour. Pourquoi être un énième outil de cartographie non appelé par défaut par iOS si l'outil peut-être beaucoup plus performant ailleurs, sur sa propre plateforme ? Certes, il y aura des pertes d'audience. Mais elles pourront être compensées partant du principe que leur service de cartographie est solidement implanté.
De plus, dans le cas de YouTube et de Maps, la monétisation de ces services devient possible ce qui n'était pas le cas tant qu'ils étaient par défaut les outils d'Apple.
En clair, Google a tout intérêt à ne plus être le partenaire d'Apple maintenant qu'Android est bien implanté, ce qui leur laisse le choix de "coloniser" iOS en prenant la Pomme à revers sur le terrain des apps et ainsi hacker le système de l'iPhone et de l'iPad. Car, une fois que vous aurez gouté à l'expérience Android sur iOS, pourquoi ne pas switcher ?
Repris de http://www.zdnet.fr/blogs/one-more-thing/maps-revelateur-du-talon-d-achille-d-apple-39783061.htm#xtor=EPR-100
Expert en innovation et nouveaux médias, notamment sociaux, Damien Douani explore le high tech, le marketing et les usages depuis plus de 13 ans d'Orange à blueKiwi. Early adopter et "Geek" assumé, blogueur, conférencier, il a créé FaDa social agency pour accompagner les marques et les entreprises dans les mutations digitales.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire