EMPLOI - Les clichés sur les geeks et autres informaticiens ont la vie dure. Toptal, un réseau de développeurs web, vient d'en faire l'amère expérience, comme le rapportait dimanche 4 août le site Daily Dot.
Cette start-up basée à Palo Alto (comme Facebook) a publié sur le réseau professionnel LinkedIn une série de publicités destinées notamment à recruter de nouveaux employés. Pour illustrer ces annonces, la société a utilisé des photos issues de banques d'images mais aussi choisi des photos de développeurs et développeuses qu'elle emploie, dont Florencia Antara.
Problème, LinkedIn a décidé de retirer l'annonce montrant une photo de cette jeune femme (à voir ci-dessous), mais aussi toutes les autres publicités de Toptal sur le réseau. Le motif ? Florencia Altara semblait trop séduisante pour être une "vraie" développeuse web.
florencia antara

















Sur le site de la société, Taso du Val, le président de Toptal, s'est indigné dans une tribune "en défense des femmes ingénieurs" d'une décision jugée sexiste:
"Aujourd'hui a été une journée décevante pour Toptal. Nous avons constaté un sexisme extrême au sein de la communauté high-tech, de la part d'un leader de cette industrie et d'un partenaire publicitaire avec lequel nous travaillons beaucoup: LinkedIn.
Comme de nombreuses firmes, nous achetons des publicités sur LinkedIn pour toucher de nouvelles entreprises, obtenir de nouveaux clients et trouver de nouveaux développeurs et employés. Nous proposons un mélange de publicités masculines et féminines. Nous avons pris des photos extrêmement professionnelles d'hommes et de femmes qui font partie du réseau Toptal et nous avons fait en sorte qu'ils aient l'air sûrs d'eux, bien habillés et heureux, mais les responsables de la publicité chez LinkedIn sont en total désaccord avec ça. En fait, ils croient dur comme fer que les femmes dans nos publicités offensent leurs utilisateurs et leur portent préjudice. Je ne peux pas y croire."
Comme l'explique Taso du Val, ce sont bien des utilisateurs qui sont à l'origine du retrait des publicités de Toptal. "Des membres de LinkedIn se sont plaints des images de femmes que vous utilisiez" leur explique ainsi une responsable des publicités chez LinkedIn, une réponse jugée "ridicule et insultante" par la firme.
Plus grave, le président de Toptal explique que LinkedIn n'a pas seulement retiré les publicités incriminées, mais a même supprimé le compte de Toptal, avant d'accepter de le réactiver, puis finalement de garantir que les publicités originelles seraient validées sur son réseau. "C'est une décision fantastique et nous sommes ravis qu'elle ait été prise", écrivait Taso du Val samedi 3 août.
Comme le rapporte le Daily Dot, LinkedIn s'est défendu en arguant qu'il s'agissait d'une simple "erreur". Le réseau professionnel a même été soutenu par certains internautes, jugeant que Toptal avait "spammé" les membres de LinkedIn, que la photo de Florencia Altara était trop suggestiveet qu'on avait l'impression qu'elle "regardait l'appareil photo comme si elle voulait lui faire l'amour".