dimanche 18 novembre 2012

Traquer le copier-coller à l’école ou apprendre l’art de l’utiliser ?



Ce n’est pas bien de copier. Et c’est encore plus mal de coller… Voilà ces principes sacrés de l’enseignement scolaire allègrement bafoués par les élèves et les étudiants qui piochent à qui mieux mieux sur la Toile d’Internet pour faire leurs devoirs plus rapidement. Incroyable ! Inadmissible ! Après le journal télévisé de TF1 le 2 janvier 2012, c’est celui du 30 janvier de France 2 qui reprend le terrible constat: le plagiat mine l’école. Ainsi, ces jeunes qui piratent la musique et la vidéo sans vergogne, Megaupload ou pas, font de même pour leur travail scolaire. Heureusement, la technologie vient réparer les dégâts de la technologie. Les deux chaines de télévision familiale ont, étrangement, toutes les deux non seulement couvert le même sujet de façon très similaire mais aussi découvert le même logiciel miracle : Compilatio. Présenté comme la dernière nouveauté, il semble exister au moins depuis 2007

Le virage d’Internet
Copier-coller artisanal avant Internet...
Copier-coller artisanal avant Internet...
Cette émotion, qui n’est pas sans rappeler les cris d’orfraie des maisons de disques devant la baisse de leurs ventes de CD, révèle à quel point l’enseignement se montre incapable de prendre le virage d’Internet. L’éducation nationale devrait sans doute plutôt se pencher sur le cas des élèves qui ne pratiquent pas le copier-coller pour faire leurs devoirs. Ceux là sont certainement plus en danger que leurs camarades pirates de tous poils. Il se trouve en effet que cette pratique est à la base de l’utilisation du web. Et elle ne fait d’ailleurs que transposer la méthode reine de l’université qui consiste, pour écrire une thèse, à s’appuyer, souvent à 99%, sur ce qui a déjà été écrit. D’où l’infime progrès souvent apporté à la connaissance humaine par chacune de ces œuvres. Mais à l’université, le pillage du passé est institutionnalisé. Références à répétition, notes en bas de page, bibliographie… Le piratage des idées, si ce n’est des textes eux-mêmes, sert de fondation à l’exercice de la thèse. Privilège des études supérieures. Auparavant, il faut en baver… Pas question de copier, pas plus sur le voisin que sur Wikipédia.
Apprendre à apprendre
Seulement voilà… Cela ne marche plus. Les élèves trouvent sur Internet les réponses aux questions que leur pose leur professeur. Et cela ne fera qu’empirer à la vitesse de l’enrichissement du web. Alors, après les caméras de surveillance, les badges et autres systèmes d’identification, il suffit de traquer les copier/coller à l’aide de Compilatio. Ainsi, l’on pourra continuer à enseigner au 21ème siècle comme au 20ème, voire au 19ème…
Dommage. L’aisance des élèves à la navigation sur le web et à la recherche d’information pourrait, au contraire, servir de socle à une nouvelle approche de l’enseignement. On pourrait enfin rêver de mettre en œuvre une vieille utopie : apprendre à apprendre au lieu de bourrer les cranes de notions mal comprises et tout juste exploitées le temps d’un bachotage. On pourrait tenter de remplacer cette illusion de savoir par le développement d’une véritable aptitude à l’acquérir.
Avec Internet, cela semble possible. Le copier-coller n’est problématique que lorsque le travail demandé ne dépasse pas ce que l’on peut trouver directement sur le web. N’est-il pas possible d’imaginer des devoirs impossibles à exécuter par copier-coller ? Ou bien des travaux fondés sur une pratique honnête du copier/coller grâce à l’apprentissage de la citation ? Quelle voie sera la plus utile à des élèves dont on sait bien qu’il devront probablement changer plusieurs fois de métier au cours de leur vie professionnelle ? Avoir appris à apprendre n’est-il pas le meilleur garant du développement de leurs facultés d’adaptation ?
Mais, bien sûr, on peut aussi continuer à enseigner sans rien changer. Surtout lorsqu’on obtient d’aussi bons résultats que la France dans les comparaisons internationales de niveaux des élèves.
Michel Alberganti
Photo: Copy-Paste / avatar-1 via Flickr CC License by
JT de TF1 du 2 janvier 2012

17 commentaires pour “Traquer le copier-coller à l’école ou apprendre l’art de l’utiliser ?”

  1. Attention, le terme thèse désigne fréquemment une thèse de doctorat (bac+7), qui n’est pas du copié-collé. Les mémoires, exercice classique de master 2 (bac+5), sont effectivement une réorganisation d’idées donc sont écrites sur la base de copié-collé et une partie de l’appréciation est souvent liée à la bonne citation des sources, y compris Internet. Le titre en lui même est informatif : une thèse est une idée, un mémoire contient des informations que l’on souhaite garder. Certaines filières utilisent ces termes à mauvais escient (en connaissance de cause ?) pour affermir le prestige de l’exercice : école de kiné, école de commerce, etc.
  2. Bonjour,
    je vous ai peut être mal compris, mais je vous trouve bien méprisant à l’égard de ce qui se fait à l’université. Non une thèse ce n’est pas l’art du copier-coller, en tout cas ce ne doit pas l’être. J’espère bien que les thésards et chercheurs ont une autre idée de leur métier. Certes les travaux s’inspirent de ce qui a déjà été fait, on ne va pas réinventer l’eau chaude à chaque fois, mais c’est pour l’enrichir. Je ne dis pas qu’il n’y a pas parmi nous des faussaires, mais la majorité essaie de bien faire son travail.
  3. @ alice et Mugnier : Merci pour vos messages et pour les précisions que vous apportez sur le travail de thèse. Oui, j’ai certainement appuyé le trait concernant ce dernier. Mais je n’ai pas précisément visé les thèses de doctorat… Je note toutefois que vos remarques judicieuses ne concernent pas le fond de la question traitée par ce billet. Et qu’elles confirment que le copier-coller est bien utilisé par les universitaires, aux nuances que vous apportez près. Mais qu’en est-il de la question essentielle: l’enseignement doit-il traquer le copier-coller ou bien l’exploiter comme un nouvel outil pédagogique ?
  4. Oui mais… non.
    Monsieur Alberganti, vous entretenez (volontairement ?) la confusion entre copier-coller, plagier, s’appuyer et se documenter, pour prouver un point qui relève soit du sophisme, soit de la méconnaissance de la question.
    Qu’un thésard S’APPUIE sur les travaux de ses prédécesseurs pour nourrir sa propre réflexion, c’est normal : on ne peut pas produire une réflexion intelligente sur un sujet pointu sans maîtriser le contexte et l’état actuel des connaissances (ou sinon, on passe son temps à réinventer la poudre – c’est encore moins constructif). Qu’un thésard CITE explicitement (et non copie) les travaux précédents grâce à des références et une bibliographie nourrie afin d’exposer les tenants et aboutissants de sa réflexion au lecteur (pas forcément spécialiste), c’est de la simple honnêteté intellectuelle, et justement tout le contraire du “pillage” ou du “plagiat” (et d’ailleurs les exemples de personnes ayant failli à cette honnêteté sont nombreux et conspués – pensez à M. Von and Zu Guttemberg il n’y a pas si longtemps). Et d’ailleurs vous semblez être totalement en accord avec cette façon de faire, au point de proposer vous-même que l’on incite les élèves à faire de même, et grâce à l’apprentissage de la documentation et de la citation, à construire leur propre apprentissage et leur propre savoir – c’est beau comme un cours d’IUFM ce que vous dites, mais ça se contredit un peu, non ?
    Vous le dites vous-même : le problème, c’est quand le “travail” rendu par l’élève (ou l’universitaire) est un simple copié-collé sans aucun travail ou réflexion personnelle derrière. Le VRAI problème dans le cas qui nous occupe, c’est que cela représente 90% (à la louche) des cas de copié-collés au collège et au lycée. Ca n’est d’ailleurs pas nouveau, c’est simplement qu’Internet rend ça beaucoup plus facile pour les élèves que d’aller chercher dans un livre (et en plus, même pas besoin de s’embêter à recopier – on imprime tel quel !)… mais également bien plus facile à débusquer pour le prof qui, ne vous en déplaise, n’a pas forcément 65 ans et n’est pas resté bloqué au Minitel, quoiqu’en pensent certains.
    Quelques exemples qui reviennent dans mon expérience ou celles de collègues :
    - le texte du premier lien qui sort dans Google quand on tape le mot-clé du sujet – alors que le texte n’a en fait rien à voir avec le sujet
    - la copie bourrée d’indices faisant référence à des notes bibliographiques inexistantes (et la réponse de l’élève qui n’a peur de rien : “Mais Madame, c’est moi qui ai mis les petits numéros pour faire plus joli !”)
    - la copie charabia, pour laquelle une courte investigation montre qu’il s’agit de la traduction automatique du texte en anglais du premier lien Google sus-nommé
    Alors évidemment là, on peut quand même mettre en doute le fait que l’élève n’ait ne serait-ce que LU ce qu’il a rendu… et avoir “appris à apprendre”, j’ai envie de rire un peu. Avoir appris à charlataner en faisant Ctrl+C Ctrl+V, oui.
    Le problème, c’est que ce type de “copies” représente une proportion significative dès qu’on demande un travail de documentation un tant soit peu personnel (une partie des élèves pense que le prof ne connaît pas Google – le reste se fiche éperdument de se faire prendre). Alors vous avez raison : l’une des solutions, c’est de donner des travaux impossibles à réaliser par copier-coller. Ca exclut d’emblée tout travail de documentation, les exposés, les petits projets de recherche personnels – à moins d’être extrêmement retors et d’imposer aux élèves des sujets suffisamment tordus pour n’avoir jamais germé dans l’esprit de personne (“Les clubs de tricot durant la Seconde Guerre Mondiale” ?)… Bref, on retombe souvent sur des travaux de type “exercice” très encadrés, ou la réflexion personnelle est limitée. Pas forcément l’idéal, trop académique comme vous dites…
    La deuxième solution, c’est effectivement d’amener les élèves à utiliser l’outil intelligemment, pour produire un travail personnel (et pas pour tirer au flanc). Car contrairement à ce que vous semblez penser, la plupart des élèves ne sont pas des as d’internet : très souvent, leur utilisation se limite à Facebook, Skyblog et leur boîte mail. Question recherche d’information, ça ne dépasse que très rarement la première page de résultats de Google, parfois Wikipédia, et encore, pour les grands… Référencer ses sources n’est que rarement fait, même si la recherche a été faite en toute bonne foi et sans vouloir truander. Et quant à croiser les sources, ou vérifier les informations, vous n’y pensez même pas. Beaucoup manquent d’esprit critique et prennent comme parole d’évangile tout ce qu’ils lisent (quand ils le lisent et le comprennent).
    Alors évidemment ce serait merveilleux de pouvoir utiliser Internet pour aider les élèves à développer une capacité à chercher les bonnes infos au bon endroit, à être curieux et critiques sur les informations qu’ils trouvent. Mais ça suppose d’une part qu’ils acceptent de faire cet effort qui demande bien plus d’investissement personnel et de travail que de faire un exercice entièrement balisé par l’enseignant (et non, les élèves qui refusent de faire des efforts, ce n’est malheureusement pas QUE de la faute du prof – et encore non, les faire travailler sur ordinateur ne les motive pas plus que ça, on n’est plus en 1997 avec l’attrait de la nouveauté, hélas), et par ailleurs… (oui, je vais me faire conspuer, je le sais) qu’on ait les moyens de le faire. A 32 avec 12 ordinateurs qui tournent encore sous Windows98 et une connection internet défaillante, on saisit toute la saveur de l’oxymore “travail personnel à plusieurs”…
    Mais bon, vous avez peut-être raison finalement : le vrai fond du problème, c’est peut-être que les profs aiment bien cliquer sadiquement sur Compilatio (j’ignorais l’existence de ce dernier, mais je vous remercie pour cette découverte) pour débusquer la moindre petite phrase copiée-collée, et pouvoir sauvagement raturer de rouge la copie entière pour marquer un gros “ZERO”, avec le sentiment que l’école reste bien fidèle au 19ème siècle, loin des zordinateurs et d’Internet, démon d’entre les démons…
  5. @ Lucette : Je me suis vraiment délecté à la lecture de votre message. Je vous remercie chaleureusement pour avoir pris le temps de nous faire partager votre expérience. Tout ce que vous décrivez sent bon le terrain et la sagesse d’une enseignante expérimentée et ouverte aux possibilités offertes par Internet. Je conçois qu’il soit difficile de proposer des travaux impossibles à traiter à l’aide d’Internet. Mais mon expérience de journaliste me démontre tous les jours que l’on ne trouve pas tout sur le web. Que tout n’y est pas explicite ni pédagogique. Le succès de Wikipédia réside pour moi dans la structuration des articles qui les transforme en véritables instruments de travail. Les références permettent, de plus, d’être orienté vers des sources qui ne sortent pas dans la première page de Google. Je note d’ailleurs une contradiction: si les élèves ne sont pas si habiles que cela avec Google et qu’ils ne dépassent pas les premières réponses de la première page, cela laisse d’autant plus de possibilités pour trouver des sujets hors d’une portée aussi limitée…
    Que les travaux fondés sur une utilisation intelligente d’Internet se heurte au manque de moyen, je le comprends parfaitement. Mon propos n’est pas de contester cette limite pour les professeurs prêts à exploiter cette voie. Néanmoins, pour que le manque d’ordinateurs soit convaincant, il faut bien que la pédagogie démontre qu’elle en a vraiment besoin. Sauf à rester bloqué dans un syndrome de la poule et de l’oeuf.
    En tous cas, votre message démontre qu’il existe des enseignants comme vous et cela donne un peu d’espoir. C’est déjà beaucoup… En plus, vous avez de l’humour ! Quel bonheur ! Les anecdotes sur les pratiques des élèves sont succulentes.
    Encore merci.
  6. @michelalberganti
    Je vous en prie, c’est un sujet très intéressant que vous avez lancé là !
    Vous avez raison, on ne trouve effectivement pas tout sur Internet, mais c’est surtout vrai si on cherche sur des sujets pointus, récents ou peu vulgarisés. C’est moins fréquemment le cas pour des sujets qui peuvent à la fois intéresser des élèves de collège ou de lycée et s’articuler à leur programme, ne serait-ce que parce que de nombreux sites qui mettent en ligne des contenus à destination des enseignants élargissent les thématiques des programmes et couvrent beaucoup de sujets connexes de façon très pédagogique, justement. Il faut du coup trouver un équilibre entre un sujet assez peu traité pour ne pas être déjà trop prémâché, et en même temps suffisamment intéressant pour les élèves et pas non plus d’une difficulté perverse pour eux… De plus, idéalement, si on veut pouvoir les faire ensuite présenter leur travail devant la classe par exemple, il faut trouver des sujets différents pour chaque binôme ou trinôme, soit 10 à 15 sujets par classe. Ca devient rapidement compliqué (on peut aussi tous les faire travailler sur le même sujet mais c’est moins intéressant, à la fois pour eux et pour l’enseignant).
    Au niveau des moyens informatiques, le problème ne vient pas tellement (ceci dit, ça se discute selon les matières) de savoir si on en a “besoin” ou pas. A mon sens (et je crois à celui des élèves), c’est un outil comme un autre : on peut faire des choses très bien sans, même si sur certaines utilisations comme les recherches personnelles, c’est bien plus simple et complet avec Internet. Ca ouvre de nouvelles possibilités, mais sur le fond de la pédagogie, ça ne change pas énormément de choses, c’est plus une question de démarche que d’outil.
    En fait, ce que vous décrivez ici, à savoir utiliser l’outil informatique pour que l’élève “apprenne à apprendre” est très proche de ce qu’on appelle la démarche “actionnelle”, très fortement conseillée aux enseignants depuis des années maintenant, qui consiste à rendre l’élève “acteur de son savoir” : en bref, à le mettre dans une situation où il pose les questions et en cherche les réponses par lui-même, et où l’enseignant vient accompagner cette démarche et aider à la résolution des problèmes, plutôt qu’à dispenser le savoir de manière trop magistrale. C’est une bonne démarche sur le principe, et qui fonctionne sur certains enseignements (pas pour tout, cependant, il y a des choses rébarbatives ou faisant appel à des sauts conceptuels pour lesquelles en pratique cette méthode ne marche pas très bien). Dans ce cadre, des activités sur ordinateur peuvent très bien fonctionner, même si on peut faire également autrement (et idéalement, varier les outils, c’est le mieux !). On n’a donc pas “besoin” de l’informatique, mais si on l’a, on pourra l’utiliser pour diversifier les activités quand c’est adapté, et en fonction aussi du niveau et de la maturité des élèves (la question du copié-collé, au fond, est un problème de maturité plus qu’autre chose).
    Il y a cependant une vraie schizophrénie à l’EN (et ailleurs) qui consiste à promouvoir à tout va l’informatique comme la solution miracle de l’enseignement, sans pour autant ni former les enseignants qui ne maîtrisent pas l’outil (sans compter ceux qui ne veulent pas s’y former, c’est encore un autre problème) ni donner les moyens d’utiliser l’outil, et puis ensuite à vilipender les enseignants en leur reprochant de ne pas l’utiliser assez ou de ne pas le faire de manière efficace. Malheureusement, l’outil miracle n’existe pas…!
  7. Merci, effectivement, à M. Alberganti (que j’écoute souvent sur les ondes), de ce billet, ET de son suivi (alors qu’à la radio, il peut parfois être abrupt (medium en cause ?)). Agé de plus de 60ans, MAIS fort à l’aise avec l’informatique (que je suis dès avant que Jobs ne bascule vers son côté obscur…), je pense effectivement que l’enseignement doit se servir mieux de cet outil (qui ne doit rester qu’un outil. Ayant un niveau d’anglais nettement supérieur à la moyenne française, je me réjouis tous les jours d’avoir un onglet “wiktionary” qui me permet de préciser un concept que je découvre à la lecture d’un post en ligne; et ne m’encombre plus d’un Oxford lourd et malaisé. Et je pourrais multiplier les exemples dans tous les domaines auxquels je m’intéresse.
    Je pense donc qu’il est plus que souhaitable que l’E.N. prenne en compte cet OUTIL dans l’évolution de son offre pédagogique; et fasse évoluer ses réflexes d’appréciation en fonction.
    PS W98 SEsp3 est un très bon outil, et largement suffisant pour les besoins exprimés; point n’est besoin d’esbrouffe avec des i-…
    PSS je suis passé à Linux : y’a pas photo !
  8. [...] blog.slate.fr – Today, 10:20 PM [...]
  9. [...] blog.slate.fr – Today, 12:41 PM [...]
  10. [...] blog.slate.fr – Today, 1:12 PM [...]
  11. Bonjour
    Vous trouverez en cliquant ce le lien qui suit plusieurs articles qui tournent autour de cette question
    Tout cela nécessite de ne pas en rester à l’opinion et à la surface, mais bien de se poser la question du sens de cette action dans un contexte scolaire concurrentiel comme le notre….
  12. [...] Globule et télescope » Traquer le copier/coller à l’école ou apprendre l’art de l’utiliser… Cette émotion, qui n’est pas sans rappeler les cris d’orfraie des maisons de disques devant la baisse de leurs ventes de CD, révèle à quel point l’enseignement se montre incapable de prendre le virage d’Internet. [...]
  13. [...] Globule et télescope » Traquer le copier-coller à l’école ou apprendre l’art de l’utiliser… Cette émotion, qui n’est pas sans rappeler les cris d’orfraie des maisons de disques devant la baisse de leurs ventes de CD, révèle à quel point l’enseignement se montre incapable de prendre le virage d’Internet. L’éducation nationale devrait sans doute plutôt se pencher sur le cas des élèves qui ne pratiquent pas le copier/coller pour faire leurs devoirs. Ceux là sont certainement plus en danger que leurs camarades pirates de tous poils. [...]
  14. [...] : Compilatio. Présenté comme la dernière nouveauté, il semble exister au moins depuis 2007…Via blog.slate.fr Partager :Facebook Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris [...]
  15. [...] blog.slate.fr – Today, 11:27 AM [...]
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http://www.01net.com/editorial/370174/comment-les-profs-traquent-les-devoirs-copies-sur-internet/
Didier Forray01net.le 24/01/08 à 07h00
Comment les profs traquent les devoirs copiés sur Internet

Copier-coller des documents n'a jamais été aussi facile. Pour faire face à ce phénomène, les universités disposent désormais de Compilatio, un logiciel antiplagiat.




Quel étudiant n'a pas été tenté un jour de recopier quelques lignes d'un ouvrage de référence, histoire de gagner un peu de temps ? Mais voilà, avec le développement d'Internet, le plagiat a pris une tout autre dimension. Alors qu'il fallait jusque-là au moins prendre le temps de chercher et de recopier la source, désormais un simple copier-coller suffit ! ' C'est un véritable fléau, que ce soit pour un mémoire ou un petit exposé ', lance Laetitia Lepetit, maître de conférences en économie à l'université de Limoges.
Face à la montée en puissance de ce phénomène, les universités réagissent. Avec une arme fatale : Compilatio.net. Ce service permet aux enseignants de mettre en évidence les similitudes entre un devoir rendu par un étudiant et l'ensemble des sources disponibles sur Internet mais également la base de données des documents déjà analysés par le passé. ' Le logiciel fonctionne comme un métamoteur qui va en quelque sorte suivre le même chemin qu'un étudiant en phase de documentation ', explique Frédéric Agnès, cofondateur de la société Six Degrés, éditeur de Compilatio.net, et qui reconnaît bien volontiers avoir cédé à la tentation du plagiat lorsqu'il était étudiant... Compilatio équipe aujourd'hui une soixantaine d'universités, les écoles centrales et autres grandes écoles.
Garder une valeur au diplôme

' L'objectif est d'en finir avec la culture du copier-coller : apprendre, ce n'est pas cela ! ', tempête Christophe Batier, responsable recherche et développement pour le service Tice de l'université Lyon 1. Le but du jeu est de produire un travail personnel d'analyse et de synthèse et le logiciel permet de guider les étudiants dans la bonne direction. ' Stéphanie Bastelica, responsable du centre de ressources pédagogiques de l'Ecole des dirigeants et créateurs d'entreprise à Paris renchérit : ' C'est un outil antifraude qui permet aussi de valoriser le diplôme. '
En fonction de la taille du document Word, PowerPoint ou PDF, son analyse prend une vingtaine de minutes environ. Le verdict apparaît ensuite sous la forme d'un pourcentage global estimant le taux de plagiat. Mais il ne s'agit en aucune façon d'une correction automatique. L'analyse se borne à faire ressortir les ressemblances. Car la question demeure : quelle tolérance accepter et à partir de quel degré y a-t-il plagiat ?

Pour Arnaud Thauvron, directeur de l'Institut d'administration des entreprises Gustave Eiffel de l'université Paris XII et responsable de masters : ' Il n'y a pas de pourcentage critique. Le logiciel met en évidence ce qu'il considère comme du plagiat mais l'enseignant garde la main. Il peut considérer que tel ou tel paragraphe n'est pas du plagiat à proprement parler. Cela peut effectivement dépendre de la matière : ainsi, dans les matières juridiques, les étudiants doivent forcément citer des articles du code. '

Et Christophe Batier de confirmer : ' Tout dépend du travail demandé. C'est au professeur de fixer le taux de plagiat qu'il estime acceptable. On peut avoir le cas où il ressort un plagiat à 80 %, mais où le travail consistait justement à compiler les meilleures références en la matière. Le taux global de plagiat ne veut donc rien dire. ' Les enseignants s'accordent toutefois sur le fait qu'en dessous d'un taux de similitude de 10 %, le travail peut être considéré comme personnel. ' De même qu'il y a une tolérance légale de 10 % lorsqu'on photocopie un livre, on peut considérer qu'en dessous de 10 %, cela n'est pas du plagiat ', observe Claude Dodisco, chargé de l'utilisation de Compilatio au sein du département formation continue de la faculté de sciences économiques de l'université d'Aix Marseille 2. ' Il est évident qu'écrire que "la dépréciation du dollar renforce la politique des prix" ne peut être considéré comme un plagiat. Il faut distinguer dix mots consécutifs et le moment où cela devient un recopiage de paragraphe entier. '

Le droit à la citation préservé

Frédérique Agnès précise tout de même que : ' Cette tolérance de 10 % couvre le droit à la citation et les similitudes accidentelles '. Compilatio ne veut donc aucunement priver les étudiants du droit à la citation. ' Les citations ne sont pas condamnables en soi, mais les étudiants doivent respecter les règles et, lorsqu'ils ont recours aux citations, celles-ci doivent être explicitement identifiées comme telles ', observe Arnaud Thauvron. Un principe défendu par Stéphanie Bastelica : ' On peut comprendre que les étudiants ne soient pas des génies et qu'ils ne vont pas révolutionner les choses, mais lorsqu'on reprend mot pour mot un texte qui n'est pas le sien, il faut le citer ! C'est une question de méthode de travail. ' Et quels que soient l'université ou l'établissement, les règles de la citation sont universelles : mettre le texte entre guillemets et ajouter une note indiquant la source. Voilà les étudiants prévenus : désormais Compilatio veille !

Avant le logiciel Compilatio, les enseignants s'en remettaient généralement à Google : quelques mots tapés dans le moteur de recherche permettaient de retrouver la source. Le logiciel rend aujourd'hui les recoupements plus faciles, plus rapides et systématiques.

Dans les universités ou les écoles utilisant Compilatio, les enseignants reconnaissent un effet très dissuasif de cet outil. ' Les étudiants en ont peur ', raconte Laetitia Lepetit, maître de conférences en économie à l'université de Limoges. Mais ce n'est pas le seul but : à l'université Claude Bernard de Lyon, Compilatio est avant tout perçu comme un outil de détection de l'échec universitaire.

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