#OpenEducation -
Sommaire : E-Learning - Après avoir modifié la façon dont nous nous informons et communiquons, Internet devrait révolutionner notre façon d'apprendre et de nous former, et répondre plus particulièrement aux besoins de l'enseignement distant et de la formation continue. Focus.
E-Learning - En octobre dernier a été créé le premier MOOC français, terme qui désigne une plateforme gratuite d'enseignement collaboratif via internet. Très développée outré-Atlantique, à l'instar du MIT OpenCourseWare, cette nouvelle forme d’apprentissage à distance arrive sur le vieux continent et devrait révolutionner les méthodes d’apprentissage et de formation, et, à terme, modifier notre système d’éducation. Bienvenue dans l’enseignement 2.0.
Le MOOC, un enseignement issu du numérique, de la video et du social
L'enseignement à distance passe au numérique. Une nouvelle forme d'éducation rendue possible par la standardisation des équipements en self-média (caméras connectées ou intégrées aux ordinateurs), la généralisation d'interfaces intuitives issues des technologies web 2.0 et une maturité technologique de la part des utilisateurs.
> Origine. C'est en voyant des collègues mettre en ligne leur cours en 2008 que Dave Cormier, chercheur enseignant canadien, a inventé le terme de MOOC, acronyme de massive open online course, terme désignant des cours en ligne ouverts et massifs.
> Principe. Proposer une formation ouverte (en accès libre et gratuite) et à distance en télé-enseignement. Les participants aux cours, enseignants et élèves, sont dispersés géographiquement et communiquent uniquement par Internet. Des ressources éducatives libres sont utilisées.
> Pédagogie. Le processus d'apprentissage proposé par le MOOC repose sur "l’élaboration de parcours organisés où alternent contenus, activités et temps d’(auto)évaluation", écrit Christine Vaufrey, co-créatrice du MOOC iTYPA (premier MOOC français créé, ndlr). Il vise un public large et diffère de l'espace"de dépôt de ressources d’apprentissage (principalement destiné aux) étudiants en cursus", qui caractérise la quasi-totalité de l'offre d'enseignement numérique actuellement proposé.
> Dispositif. A l'heure du web 2.0, de l'agilité et de la profusion des dispositifs interactifs en ligne, peu de moyens sont nécessaires. Pour le MOOC ITyPA :
- un forum : permettant à chacun de chacun de commenter le dernier cours en ligne, proposer des suggestions pour le prochain cours prévu, faire part de ses progrès et freins techniques... bref, contribuer et échanger pour progresser ou aider un participant.
- un cours hebdomadaire vidéo collaboratif en direct, avec Google Hangout, (le système de vidéoconférence inclus dans Google+), également retransmis en direct puis archivé sur la chaîne Youtube du MOOC ITyPA. Pendant le livestream, les internautes pouvaient intervenir en publiant leurs questions sur le forum du site, directement dans les commentaires de la page Youtube, ou enfin via Twitter avec le hashtag #itypa.
Un enseignement disruptif, ouvert à tous
Par bien des aspects, le MOOC rappelle les universités populaires germaniques, ces espaces d’apprentissage et de formation ouverts à tous. Il n’y a plus de numerus clausus, de selection : c’est l’enseignement ouvert, à ceux qui souhaitent apprendre.
> Connaissance VS diplôme. Le but de cet enseignement est d'acquérir un savoir, et non un diplôme, même si la certification est envisagée à la fin de certains MOOCs.
> Communauté d'apprentissage VS lieu de savoir. L'enseignement à distance répond aux problématiques de salles de cours surchargées, mais aussi de cours inaccessibles pour des questions financières, de disponibilité physique, ou simplement de compétences. Chacun peut apprendre à sa vitesse, consulter le cours en ligne s’il n’a pu le suivre en direct, et accéder aux ressources partagées. Le MOOC permet à chacun de devenir acteur de son enseignement.
> Collaboration. Les formateurs du premier MOOC français se définissaient comme des animateurs (ou des maïeuticiens numériques, ndlr), accompagnant les participants dans une nouvelle forme d'enseignement collaboratif et connecté, une partie du socle pédagogique du cours étant produit ou apporté par les participants, constituant ainsi la preuve de leur engagement et la base d'un bon apprentissage.
> Motivation. L'encadrement plus souple amène chaque participant à devenir acteur de son enseignement. Le désir d'apprentissage prend le relais sur la sanction du diplôme.
> Dialectique. L'apprentissage collaboratif que permettent la vidéoconférence à plusieurs et les dispositifs interactifs n'est pas sans rappeler l'enseignement dialectique des philosophes grecs. Une forme d'engagement -écoute et implication des "apprenants"-, préalable à l'enseignement, qui a notamment été mise en avant par le modèle allostérique d'apprentissage développé par le LDES (Laboratoire de Didactique et d'Epistémologie des Sciences) de Genève, une référence dans l'analyse de l'apprentissage de la connaissance.
Que peut-on y apprendre ?
Le projet du MOOC iTYPA -acronyme de "Internet : Tout Y est Pour Apprendre"- était de d'apprendre aux participants la maîtrise des outils sur Internet. Différentes plateformes techniques ont ainsi été présentées et prises en main, à l'instar de Twitter, ScoopIt, PearlTrees, Pinterest, les blogs ou encore l'utilisation des réseaux sociaux... Un deuxième MOOC, sur la gestion de projet, a été lancé en mars. Victime de son succès, avec 3600 inscrits, celui-ci a bloqué les nouvelles inscriptions, mais propose d'ores et déjà une future session. Enfin MOOC consacré au droit des entreprises proposé conjointement par l’Ecole de droit de la Sorbonne (Université Paris 1), le CAVEJ (Centre Audiovisuel d’Etudes Juridiques des Universités de Paris) et l’ESCP Europe, est également annoncé.
On le voit, les thèmes abordés s'inscrivent dans une problématique professionnelle proche des enjeux de la formation continue. Quels sont les enjeux pour les entreprises ? Est-ce la réponse au besoin de formation continue ? Les organismes de formation et d'accompagnement des salariés et chercheurs d'emploi vont-elles s'y mettre ? (J'imagine aisément l'efficacité et le gain financier qu'ils pourraient en retirer) Et, à terme, l'enseignement et la formation "classiques" vont-elles aussi passer au stade du 2.0 comme c'est le cas aux Etats-Unis ? Telles sont les questions que soulèvent les MOOCs, encore a l'état expérimental, mais qui répondent à un besoin et rencontrent une réelle audience.
Organisant des formations, suivant la question des MOOCs de longue date, et ayant participé au MOOC iTYPA, je peux attester de l'engouement des participants envers cette nouvelle forme d'enseignement.
Organisant des formations, suivant la question des MOOCs de longue date, et ayant participé au MOOC iTYPA, je peux attester de l'engouement des participants envers cette nouvelle forme d'enseignement.
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