mercredi 10 avril 2013

Quotidien du numérique



Je reviens juste de l'Ile de la Réunion.

En préambule à ma réaction, voilà comment l'i-conomie est intervenue, entre autres,  dans mon voyage :

- l'allègement de mes bagages grâce au stockage électronique de plusieurs ouvrages dans une "liseuse" et le constat que tous les textes auront besoin d'être relu dans leur format papier classique 

- une erreur de saisie dans le système d'information de l'agence de voyage, du fait de l'addition de l'incompétence d'un Conseiller Client et d'un formulaire imprécis, entrainant, une fois arrivé à l'aéroport, le besoin une cascade de vérifications physiques au cours d'une coopération improvisée entre la compagnie, Roissy et la police des Douanes

Le "numérique" m'est apparu comme une source d'approximation et de désorganisation dans l'action, en même temps qu'il m'économisait des ressources de préparation. Dans un temps de préparation qui se réduit, l'usage du "numérique" demande un surcroit de rigueur et de compétence.

Les évolutions en cours et leurs traitements semblent simples. L'outillage des représentations et les désirs avec le marketing numérique amène les consommateurs comme une ressource gratuite dans le système de distribution, l'outillage des traitements administratifs des services publics permet de diminuer les effectifs et les budgets des Etats, etc.. MAIS ...

Est ce que la numérisation de l'espace public ou social suffit-elle ? Des vidéos ont filmé l'attaque d'un RER par une bande de jeunes et permettront peut-être de les localiser. Cependant, reste ce constat : le ministre en venu en personne, des policiers sont installés en faction. Des drones permettent de mener une guerre électronique. Mais le traitement de l'information reste tributaire des réseaux d'influence.

Aussi, les phénomènes sont plus complexes. Ils requièrent de nouvelles modalités de rigueur, de qualité, dans la gestion de l'information et dans les coopération. Les affects physiques et émotionnels sont des recours essentiels, j'ai pu le vérifier dans les deux exemples évoqués.

Dans cette complexité, les possibilités offertes soit seront non maîtrisables ("le volcan en éruption") soit pourront être gouvernées. Cette image du volcan me frappe d'autant plus que l'Ile de la réunion est structurée par deux volcans, l'un éteint, l'autre en activité.

Mon opinion est que la tendance actuelle des "gouvernants" public et privés est d'adopter une posture "volcanique" de destruction des formes classiques de l'entreprise et du service public. Du coup, il n'y aurait comme possibilité que de suivre les "coulées de lave" des innovations. Le "libéralisme" serait le nom donné à ce "laissez-aller".

A contrario, j'appellerai à la construction de nouvelles actions de rigueur/de qualité. Ces actions, au delà des normalisations, seront conditionnées par la capacité des acteurs à intervenir sur la normalisation. 

Par exemple, dans l'exemple de la saisie erronée d'une donnée par un Conseiller client, quelle capacité d'action m'est donnée pour demander la rectification du formulaire fautif ? De fait, l'agence de voyage a rembarré ma remarque de non-qualité.

C'est un exemple visible. Un autre exemple, actif et non visible, est le tracking de mon IP. A chaque consultation des données d'un vol, les tarifs augmentent..

Est-ce que la gouvernance de la rigueur/la qualité peut être seulement assurée par la multiplication des entreprises i-conomiques ? Est-ce que la transformation de l'entreprise classique en entreprise-réseau (réseau des partenaires, réseau des clients et usagés) suffit ? Est-ce que les inerties des mises en relation dans les réseaux sociaux suffisent ? 

La crise du système bancaire est instructive. L'informatique a facilité l'autonomie des circuits bancaires hors des Etats. Les efforts de ceux-ci pour réinstaurer un contrôle fiscal sont des cas d'école très instructifs.

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