BYOD : et si la génération Y l’imposait de force en France ?
Sommaire : Alors que le BYOD est
encore loin de s’être imposé en France contrairement à d’autres
territoires dans le monde, la tendance pourrait bien être « imposée »
par les plus jeunes employés.
Tous équipés en smartphones depuis
plusieurs années et premiers utilisateurs de tablettes tactiles et
d’ordinateurs portables, les jeunes de la génération Y (nés durant les
années 1980 et début 1990) ne veulent pas perdre leurs « précieux » une
fois arrivés au travail. Et changer leurs habitudes pour s’adapter aux
appareils fournis par l’entreprise n’est pas des plus agréable, quand
bien même ils auraient la capacité de le faire sans problème.
Ces jeunes employés âgés entre 20 et 30
ans environ arrivent donc sur le marché du travail et s’ils sont encore
très minoritaires par rapport aux autres salariés, cela ne les empêche
pas d’avoir des désirs, des envies. Une étude réalisée par Fortinet auprès
de 3200 salariés âgés entre 21 et 32 ans dans 20 pays différents (dont
la France) au début du mois d’octobre montre que globalement, plus de
jeunes aujourd’hui comptent enfreindre les règles. En France, ils sont
même deux fois plus nombreux que l’an passé.
Point intéressant, alors que seulement 45
% des personnes interrogées dans le monde indiquent que les politiques
de leurs entreprises les « avantagent » (et à peine 34 % en disent de même en France), « 51
% déclarent qu’elles seraient prêtes à transgresser les politiques
mises en place interdisant l’utilisation d’appareils personnels au
travail ou à des fins professionnelles ». Un taux élevé mais sans
rapport avec la France, puisqu’ils sont tout simplement 70 % à déclarer
qu’ils pourrait enfreindre les règles internes de la société en matière
de BYOD.
70 %, c’est plus de deux jeunes salariés
sur trois. Un pourcentage impressionnant, mais aussi inquiétant pour les
dirigeants, qui vont voir arriver une armée d’employés voulant
absolument exploiter leurs smartphones ou d’autres appareils
technologiques personnels au travail. Du point de vue de la sécurité, il
faudra nécessairement s’adapter à un tel comportement.
D’autant que le sondage indique que plus
d’un tiers des personnes utilisant leurs propres comptes de stockage
cloud personnels (de type DropBox) afin de stocker des données
professionnelles ont déclaré « qu’elles seraient prêtes à enfreindre les règles leur interdisant d’utiliser ces services ».
Et il ne faut pas croire qu’ils sont une
faible minorité. 89 % des personnes interrogées détiennent au moins un
compte de service de stockage cloud personnel (82 % en France) et à lui
seul, DropBox est utilisé par 38 % des répondants (28 % en France). Et
70 % d’entre eux ont utilisé leurs comptes à des fins professionnelles
(58 % en France).
« Au niveau mondial, 12 % de ces
titulaires admettent stocker les mots de passe professionnels à l’aide
de ces comptes (13 % en France), 16 % des informations financières (7 %
en France), 22 % des documents privés sensibles comme les
contrats/business plans (18 % en France), tandis qu’un tiers (33 %)
stockent des données clients (20 % en France). » Il ne faut donc surtout pas sous-estimer ce phénomène.
Mais il y a encore plus inquiétant encore
pour les patrons et les DSI : 14 % des personnes interrogées ont
déclaré qu’elles ne seraient pas prêtes à avouer à leur employeur si
l’un des appareils personnels qu’elles utilisent à des fins
professionnelles était compromis. Un taux qui grimpe même à 18 % en
France. Dans ces conditions, il est donc urgent pour la direction d’une
entreprise de dialoguer avec ses jeunes employés et de mettre en place
des règles claires, quitte à les assouplir afin de correspondre à leurs
besoins et demandes.
« Il est inquiétant de voir la
transgression des politiques si élevée et en si forte hausse, ainsi que
les nombreux sondés issus de la Génération Y ayant été victimes de
cybercriminalité » résume Yann Pradelle, Vice Président de l’Europe du Sud et Afrique du Nord chez Fortinet. « Cependant,
le côté positif est que 88 % des personnes interrogées – et 82 % en
France - admettent qu’elles doivent comprendre les risques de sécurité
posés par leurs propres appareils. La formation des salariés sur les
menaces et son possible impact est un autre aspect clé pour assurer la
sécurité informatique d’une entreprise. »
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