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Healthcare.gov : l'informatique compromet une réforme majeure de Barack Obama
Sommaire : De grands projets informatiques tournent au cauchemar : aux Etats-Unis la grande réforme de la sécurité sociale est compromise par les dysfonctionnements du site web Healthcare.gov et la France a des soucis avec Louvois...
Ce que l'on appelle "Obamacare" est une des réformes majeurs de l'administration Obama pour le second mandat de ce président : il s'agit de permettre à chaque citoyen de bénéficier d'une assurance maladie, en rendant celle-ci obligatoire sous peine de pénalités financières. Ainsi, selon cette nouvelle loi, les citoyens sont désormais obligés de s'assurer en souscrivant une assurance maladie avant janvier 2014. Les entreprises de plus de 50 salariés qui ne fourniront pas de couverture maladie sont soumises aux mêmes obligations.
Pour cela, et parce qu'au pays de la libre concurrence les assurances maladies sont proposées par des compagnies privées, l'administration Obama avait prévu la mise en place d'un portail web, accessible via www.healthcare.gov et permettant à chacun, en fonction de son profil, de choisir parmi les offres disponibles, et pour les revenus les plus faibles de bénéficier d'une subvention de l’État pour y souscrire.
Ce portail web est en fait une gigantesque place de marché permettant à des centaines de millions de personnes de choisir parmi des milliers d'offres, ce qui, on s'en doute, n'est pas simple
Pourtant, en juin 2013, Brian Sivak, Chief Technology Officer du Health and Human Services (HHS) déclarait à The Atlantic à propos du site web Healthcare.gov "Il est rapide, fait en HTML statique, totalement évolutif et sûr. Il s'agit juste de mettre en service un site web, c'est la beauté de la chose".
Hélas, dès son ouverture le 1er octobre, le site connaissait une suite de pannes qui en rendaient l'utilisation très difficile. Depuis, l'administration a travaillé d'arrache-pied pour corriger les dysfonctionnements, et avait annoncé sa réouverture pour le 30 novembre, aujourd'hui donc. Mais le 30 novembre est au cœur du week-end prolongé de Thanksgiving, période durant laquelle des millions de familles sont réunies et ont du temps pour se connecter sur Internet, provoquant un afflux massif de visites sur le site Healthcare.gov : conçu pour recevoir 50.000 connexions simultanées, il en recevrait en ce moment entre 3 à 5 fois plus. Et si j'en juge par ce que j'ai pu observer ce matin, cela n'est pas encore au point :
À ce stade, selon un collège de 4 experts, entendus par un comité de la Chambre des Représentants, le site n'est toujours pas fiable et il faudrait l'arrêter durant 12 mois pour le remettre sur les bons rails en corrigeant tous les bugs. Car ce site, avec l'application sous-jacente, repose sur 500 millions de lignes de code... et le coût total du projet, qui dépasse 174 millions de dollars, pourrait atteindre 500 voire 600 millions de dollars à terme. On ne sait pas où se situent précisément les dysfonctionnements, entre la plateforme informatique de gestion des offres et des souscriptions et l'infrastructure frontale composée de serveurs et applications web.
Au pays des géants de l'Internet, patrie de Google, Facebook, Amazon, Ebay ou Netflix, sites web qui brassent des volumes gigantesques de données pour des millions de connexions simultanées, un tel fiasco est tout de même surprenant.
En France, nous avons notre bonne vieille sécurité sociale, et après le Minitel et son service 3615 AMELI elle s'est mise à Internet. Ainsi, le site web AMELI permet aux assurés comme aux professions de santé et aux entreprises d'interagir au quotidien avec l'Assurance Maladie pour toutes leurs démarches.
Avec le site AMELI Direct il est très facile de trouver un professionnel de santé via un moteur de recherche simple à utiliser. Et pour permettre au patient de maîtriser le coût de sa santé, l'Assurance Maladie indique précisément le coût pratiqué par chaque médecin pour les actes qu'il pratique, à comparer au montant remboursé.
En complément, toutes les mutuelles privées proposent désormais des Extranet facilitant le suivi des remboursement et les démarches de leurs adhérents.
Pour une fois que dans un domaine la France est plus efficace que les États-Unis, ne nous privons pas de le signaler. Pour autant, chez nous aussi il arrive que de grands projets informatiques structurants dérapent : on l'a vu avec Chorus et plus récemment Louvois, projet pour lequel les responsabilités sont encore à déterminer précisément.
Healthcare.gov : l'informatique compromet une réforme majeure de Barack Obama
Sommaire : De grands projets informatiques tournent au cauchemar : aux Etats-Unis la grande réforme de la sécurité sociale est compromise par les dysfonctionnements du site web Healthcare.gov et la France a des soucis avec Louvois...
Ce que l'on appelle "Obamacare" est une des réformes majeurs de l'administration Obama pour le second mandat de ce président : il s'agit de permettre à chaque citoyen de bénéficier d'une assurance maladie, en rendant celle-ci obligatoire sous peine de pénalités financières. Ainsi, selon cette nouvelle loi, les citoyens sont désormais obligés de s'assurer en souscrivant une assurance maladie avant janvier 2014. Les entreprises de plus de 50 salariés qui ne fourniront pas de couverture maladie sont soumises aux mêmes obligations.
Pour cela, et parce qu'au pays de la libre concurrence les assurances maladies sont proposées par des compagnies privées, l'administration Obama avait prévu la mise en place d'un portail web, accessible via www.healthcare.gov et permettant à chacun, en fonction de son profil, de choisir parmi les offres disponibles, et pour les revenus les plus faibles de bénéficier d'une subvention de l’État pour y souscrire.
Ce portail web est en fait une gigantesque place de marché permettant à des centaines de millions de personnes de choisir parmi des milliers d'offres, ce qui, on s'en doute, n'est pas simple
Pourtant, en juin 2013, Brian Sivak, Chief Technology Officer du Health and Human Services (HHS) déclarait à The Atlantic à propos du site web Healthcare.gov "Il est rapide, fait en HTML statique, totalement évolutif et sûr. Il s'agit juste de mettre en service un site web, c'est la beauté de la chose".
Hélas, dès son ouverture le 1er octobre, le site connaissait une suite de pannes qui en rendaient l'utilisation très difficile. Depuis, l'administration a travaillé d'arrache-pied pour corriger les dysfonctionnements, et avait annoncé sa réouverture pour le 30 novembre, aujourd'hui donc. Mais le 30 novembre est au cœur du week-end prolongé de Thanksgiving, période durant laquelle des millions de familles sont réunies et ont du temps pour se connecter sur Internet, provoquant un afflux massif de visites sur le site Healthcare.gov : conçu pour recevoir 50.000 connexions simultanées, il en recevrait en ce moment entre 3 à 5 fois plus. Et si j'en juge par ce que j'ai pu observer ce matin, cela n'est pas encore au point :
À ce stade, selon un collège de 4 experts, entendus par un comité de la Chambre des Représentants, le site n'est toujours pas fiable et il faudrait l'arrêter durant 12 mois pour le remettre sur les bons rails en corrigeant tous les bugs. Car ce site, avec l'application sous-jacente, repose sur 500 millions de lignes de code... et le coût total du projet, qui dépasse 174 millions de dollars, pourrait atteindre 500 voire 600 millions de dollars à terme. On ne sait pas où se situent précisément les dysfonctionnements, entre la plateforme informatique de gestion des offres et des souscriptions et l'infrastructure frontale composée de serveurs et applications web.
Au pays des géants de l'Internet, patrie de Google, Facebook, Amazon, Ebay ou Netflix, sites web qui brassent des volumes gigantesques de données pour des millions de connexions simultanées, un tel fiasco est tout de même surprenant.
En France, nous avons notre bonne vieille sécurité sociale, et après le Minitel et son service 3615 AMELI elle s'est mise à Internet. Ainsi, le site web AMELI permet aux assurés comme aux professions de santé et aux entreprises d'interagir au quotidien avec l'Assurance Maladie pour toutes leurs démarches.
Avec le site AMELI Direct il est très facile de trouver un professionnel de santé via un moteur de recherche simple à utiliser. Et pour permettre au patient de maîtriser le coût de sa santé, l'Assurance Maladie indique précisément le coût pratiqué par chaque médecin pour les actes qu'il pratique, à comparer au montant remboursé.
En complément, toutes les mutuelles privées proposent désormais des Extranet facilitant le suivi des remboursement et les démarches de leurs adhérents.
Pour une fois que dans un domaine la France est plus efficace que les États-Unis, ne nous privons pas de le signaler. Pour autant, chez nous aussi il arrive que de grands projets informatiques structurants dérapent : on l'a vu avec Chorus et plus récemment Louvois, projet pour lequel les responsabilités sont encore à déterminer précisément.
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